dimanche 4 octobre 1981

Micro ordinateur Sinclair ZX81

Photo Wikipédia.
 

Au début des années 1980, une petite boîte noire a révolutionné l'accès à l'informatique domestique. Le Sinclair ZX81, lancé en mars 1981, n'avait rien d'impressionnant au premier regard : avec ses 17 centimètres de côté et ses 350 grammes, il tenait dans une main. Pourtant, cette machine modeste allait permettre à plus d'1,5 million de personnes don votre serviteur de découvrir l'informatique à domicile.

L'histoire du ZX81 commence avec une philosophie révolutionnaire : rendre l'ordinateur accessible au grand public. Conçu par Sinclair Research comme successeur du ZX80, cet ordinateur personnel 8 bits avait un objectif clair - produire une machine aux performances certes modestes, mais à un coût défiant toute concurrence. En France, il était proposé en kit à monter pour 490 francs (environ 200 euros aujourd'hui), un prix imbattable pour l'époque.

La genèse technique tient à des choix d'ingénierie audacieux. Au cœur de la machine bat un microprocesseur Zilog Z80A cadencé à 3,25 MHz, accompagné de seulement 1 ko de mémoire vive et 8 ko de ROM contenant un interpréteur BASIC plus que spartiate. Cette fréquence particulière n'était pas choisie au hasard : elle permettait au processeur d'être parfaitement compatible avec la fréquence de balayage horizontal des téléviseurs, car l'affichage se faisait directement sur un poste de télévision standard.

L'astuce la plus remarquable résidait dans la conception du contrôle vidéo, entièrement géré par le microprocesseur lui-même. Cette approche innovante permettait d'économiser des composants coûteux, mais au prix d'une limitation significative : la moitié du temps machine était consacrée à tracer les caractères à l'écran. Heureusement, les concepteurs avaient prévu une commande **FAST** qui libérait le processeur du contrôle vidéo, doublant les performances au prix d'un écran couvert de "neige" jusqu'au retour en mode **SLOW**.

La réduction drastique du nombre de composants passait également par l'utilisation d'un circuit intégré spécialisé, l'ULA (Uncommitted Logic Array). Conçu spécifiquement pour le ZX81, ce composant remplaçait à lui seul dix-huit circuits TTL du ZX80 d'origine, contribuant significativement à la baisse des coûts.

L'apparence singulière de la machine venait du travail du designer industriel Rick Dickinson, qui lui valut même un Design Council award. Le boîtier noir était surmonté d'un clavier à membrane révolutionnaire pour l'époque, mais peu pratique à l'usage. Les touches plates et sensibles à la pression rendaient la frappe difficile, si bien que de nombreux utilisateurs optaient rapidement pour des claviers de remplacement proposés par des fabricants tiers.

L'affichage du ZX81 se limitait au noir et blanc, avec une résolution de 24 lignes de 32 caractères sur téléviseur. L'utilisation astucieuse de caractères semi-graphiques permettait néanmoins d'atteindre une résolution effective de 64×48 pixels. Les programmeurs les plus doués parvenaient même, en assembleur, à créer des jeux en 256×192 pixels, exploitant le fait que le Z80A gérait directement la sortie vidéo.

La programmation se faisait en Sinclair BASIC, un langage simplifié dont les instructions étaient imprimées directement sur les touches du clavier. Cette approche pédagogique, combinée à un manuel d'une qualité exceptionnelle, permettait d'apprendre les bases de la programmation de façon très accessible. Le BASIC offrait même la possibilité de programmer indirectement en langage machine via les commandes **PEEK** et **POKE**.

Malgré ses limitations évidentes - pas de sortie son, BASIC incomplet, faible résolution, absence de couleur - le ZX81 connut un succès phénoménal. Surnommé "l'Initiateur", il permit à de nombreux futurs informaticiens de faire leurs premiers pas dans le domaine à moindre frais et sans grand risque. Sa démocratisation de l'informatique domestique marqua le point où l'informatique en Grande-Bretagne devint une activité pour le grand public plutôt que pour les seuls professionnels et passionnés d'électronique.

L'écosystème autour du ZX81 était particulièrement riche. De nombreux périphériques étaient disponibles : extension de mémoire de 16 ko, imprimante thermique compacte, et même des modules apportant la couleur ou le son. Ces extensions, bien que coûteuses (600 à 800 francs chacune), transformaient radicalement les capacités de la machine. Le module couleur offrait une palette de seize couleurs, tandis que l'extension sonore proposait trois voies audio avec diverses possibilités de synthèse.

Le marché du logiciel, bien que limité par les contraintes techniques, proposait néanmoins des titres intéressants. Des simulateurs de vol aux adaptations de **Space Invaders**, en passant par des jeux originaux comme **Cobalt Simulator** ou **Mazzog**, l'offre se développait principalement à travers des magazines spécialisés comme **Hebdogiciel** et des conventions d'utilisateurs. La sauvegarde se faisait sur cassettes audio, une solution économique mais peu fiable.

Outre-Atlantique, le ZX81 fut commercialisé sous le nom de **Timex Sinclair 1000**, avec une différence notable : 2 ko de mémoire vive au lieu d'1 ko. Cette version américaine contribua à l'expansion internationale du concept d'ordinateur domestique abordable.

L'héritage du ZX81 dépasse largement ses modestes performances techniques. Il créa une communauté d'enthousiastes, dont certains fondèrent par la suite des entreprises développant logiciels et matériels. Beaucoup de ces pionniers jouèrent des rôles importants dans l'industrie informatique britannique naissante. Le succès commercial de la machine fit de Sinclair Research l'un des principaux constructeurs informatiques britanniques et valut à son fondateur, Clive Sinclair, une fortune considérable et un titre de chevalier.

Le ZX81 fut finalement remplacé par le ZX Spectrum en 1982, qui apportait la couleur et un clavier à touches mobiles, puis par le Sinclair QL, plus perfectionné mais moins populaire. La production s'arrêta en 1984, mais l'impact culturel de cette petite machine noire perdure. Elle demeure le symbole d'une époque où l'informatique basculait de l'univers professionnel vers le foyer familial, ouvrant la voie à la révolution numérique que nous connaissons aujourd'hui.

Quelques lignes de code : 

10 FAST
20 CLS
30 LET A=0
40 FOR Y=0 TO 21
50 LET X=10+INT 9SIN (A+Y/3)
60 PRINT AT Y,X;""
70 NEXT Y
80 LET A=A+.3
90 IF A>6.28 THEN LET A=0
100 GOTO 20

Calcul d'une Sinuzoide : 

20 CLS (éffacement de l'écran)
30 LET A=0 (Variable A = 0)
40 FOR Y=0 TO 21 (Boucle la variable Y ira de 0 à 21 par incrément de 1)
50 LET X=8+INT 7SIN (A+Y/3) (La variable X = 8 + valeur entiere de 7*SIN(A+Y/3) 
60 PRINT AT Y,X;"" (On affiche un caractère Ligne Y, colone X)
70 NEXT Y (Boucle sur la variable Y jusqu'a 21)
80 LET A=A+.3 ( la variable A est incrémenté de 3)
90 IF A>6.28 THEN LET A=0 (Si A vaut plus de 6.28 alors A sera égal à 0)
100 GOTO 20 (Le programme repart en ligne 20 pour recommencer).



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