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jeudi 4 octobre 1984

Apple IIe


L’Apple IIe a incarné la maturité de la famille Apple II en devenant la machine 8 bits la plus diffuse d’Apple, particulièrement dans l’éducation et les petites entreprises au milieu des années 1980. Héritier direct de l’architecture 6502, il a combiné compatibilité logicielle, extensibilité par slots extraordinaire inovation pour l'éqoque et améliorations pragmatiques comme l’affichage 80 colonnes et la gestion native des minuscules. Cet équilibre en a fait une plateforme durable, au cœur de milliers de salles de classe et de nombreux bureaux pendant plus d’une décennie.

Lancé en 1983, le IIe succède au II+ en misant sur la rationalisation matérielle (moins de puces grâce à une intégration plus poussée) tout en conservant l’écosystème des cartes d’extension et des logiciels existants. Il s’inscrit entre un Apple III plus ambitieux mais fragile sur le plan commercial, et un Apple IIc davantage orienté compacité que modularité. Le IIe deviendra la référence par son pragmatisme: même base 8 bits, mais plus de mémoire, un meilleur confort d’affichage et un châssis pensé pour l’évolutivité.

Architecture matérielle

  • processeur: MOS 6502 ou 65C02 à 1 MHz selon révisions, garantissant compatibilité et faible consommation.

  • mémoire: 64 Ko en standard, extensible à 128 Ko (très utile pour le mode 80 colonnes et certains utilitaires).

  • affichage: texte 40 colonnes en natif, 80 colonnes via carte additionnelle puis versions “Enhanced/Platinum” intégrant les améliorations; graphismes haute résolution hérités de la lignée Apple II.

  • son: bip simple intégré, avec possibilité d’extensions sonores via cartes tierces.

  • stockage: lecteur(s) Disk II 5,25 pouces (140 Ko par face) très répandus, puis compatibilité avec d’autres contrôleurs et, plus tard, solutions 3,5 pouces ou mass storage tiers.

  • extensions: plusieurs slots ouverts (bus Apple II) pour cartes série, parallèles, grapheurs, son, accélérateurs, cartes mémoire, interfaces réseau ou SCSI, etc.


Le IIe démarre sur un moniteur simple avec un interpréteur BASIC en ROM, ce qui permet d’être opérationnel immédiatement. Le DOS 3.3 puis ProDOS organisent le stockage sur disquettes et apportent une arborescence de fichiers plus robuste. Côté langages, l’écosystème est riche: AppleSoft BASIC, assembleur 6502, Pascal UCSD, FORTRAN via environnements spécifiques, C et divers outils éducatifs. Cette variété fait du IIe aussi bien un outil d’initiation qu’une machine sérieuse pour la bureautique ou l’ingénierie légère.

Le IIe s’impose dans les écoles nord-américaines grâce à un catalogue pédagogique pléthorique, une maintenance aisée et la stabilité d’une configuration standardisée. En entreprise, il bénéficie de l’héritage VisiCalc (né sur Apple II) et de suites bureautiques adaptées, convainquant les PME par sa simplicité et ses coûts contenus. La longévité du parc, la disponibilité des pièces et l’offre logicielle expliquent sa présence durable dans les salles informatiques jusqu’à la fin des années 1980.

Malgré des capacités graphiques modestes face aux micro-ordinateurs plus orientés loisirs, le IIe bénéficie d’un vaste catalogue de jeux Apple II et d’accessoires (joysticks, cartes son, digitaliseurs). Les genres phares incluent l’aventure textuelle/graphique, les jeux éducatifs, la stratégie et l’arcade adaptée. Les outils de dessin en haute résolution, les éditeurs de musique basiques et les langages accessibles encouragent également la création amateure.
A noter, la première version de Flight Simulator tournait sur Apple II.

révisions: enhanced et platinum

  • enhanced IIe: adoption du 65C02, meilleure compatibilité et microcodes mis à jour, rendant le système plus souple et certaines instructions plus efficaces.

  • platinum IIe (1987): coque révisée, clavier avec pavé numérique intégré, 128 Ko en standard dans de nombreuses configurations, et rationalisations internes.
    Ces révisions prolongent la pertinence du IIe alors que l’Apple IIgs (16 bits) et le Macintosh gagnent en visibilité.

Extensions et accessoires notables

  • carte 80 colonnes et cartes mémoire auxiliaires pour atteindre 128 Ko.

  • contrôleurs Disk II, cartes série (modems, imprimantes), interfaces parallèles et SCSI.

  • accélérateurs (1,5–3 MHz et au-delà) pour compenser la lenteur du 6502 en tâches lourdes.

  • cartes son tierces et numériseurs pour enrichir multimédia et didactique.

  • moniteurs dédiés, imprimantes à aiguilles, traceurs, numériseurs graphiques, et réseaux locaux expérimentaux.

préserver et restaurer un Apple IIe aujourd’hui

  • alimentation: vérifier condensateurs et régulation; remplacer préventivement les composants vieillissants.

  • lecteurs 5,25": alignement de têtes, courroies/poulies, nettoyage et disquettes en bon état; envisager des émulateurs de disquettes modernes (SD/USB) pour fiabilité.

  • cartes: tester slot par slot, nettoyer connecteurs, recapper si nécessaire.

  • écran: privilégier un moniteur composite compatible; vérifier géométrie et synchronisation.

  • logiciels: images disques disponibles dans les communautés; utiliser des interfaces modernes pour transférer des disquettes virtuelles.

héritage
L’Apple IIe résume l’approche “plateforme avant tout”: stabilité, documentation, compatibilité et modularité. Il a formé une génération d’élèves, soutenu des PME et montré qu’un design 8 bits bien exploité pouvait rester utile longtemps. Sa longévité commerciale et son empreinte dans l’éducation en font l’un des micro-ordinateurs les plus influents de l’ère pré-Macintosh.

 



 
 

 

 

 

 

 

dimanche 4 octobre 1981

Micro ordinateur Sinclair ZX81

Photo Wikipédia.
 

Au début des années 1980, une petite boîte noire a révolutionné l'accès à l'informatique domestique. Le Sinclair ZX81, lancé en mars 1981, n'avait rien d'impressionnant au premier regard : avec ses 17 centimètres de côté et ses 350 grammes, il tenait dans une main. Pourtant, cette machine modeste allait permettre à plus d'1,5 million de personnes don votre serviteur de découvrir l'informatique à domicile.

L'histoire du ZX81 commence avec une philosophie révolutionnaire : rendre l'ordinateur accessible au grand public. Conçu par Sinclair Research comme successeur du ZX80, cet ordinateur personnel 8 bits avait un objectif clair - produire une machine aux performances certes modestes, mais à un coût défiant toute concurrence. En France, il était proposé en kit à monter pour 490 francs (environ 200 euros aujourd'hui), un prix imbattable pour l'époque.

La genèse technique tient à des choix d'ingénierie audacieux. Au cœur de la machine bat un microprocesseur Zilog Z80A cadencé à 3,25 MHz, accompagné de seulement 1 ko de mémoire vive et 8 ko de ROM contenant un interpréteur BASIC plus que spartiate. Cette fréquence particulière n'était pas choisie au hasard : elle permettait au processeur d'être parfaitement compatible avec la fréquence de balayage horizontal des téléviseurs, car l'affichage se faisait directement sur un poste de télévision standard.

L'astuce la plus remarquable résidait dans la conception du contrôle vidéo, entièrement géré par le microprocesseur lui-même. Cette approche innovante permettait d'économiser des composants coûteux, mais au prix d'une limitation significative : la moitié du temps machine était consacrée à tracer les caractères à l'écran. Heureusement, les concepteurs avaient prévu une commande **FAST** qui libérait le processeur du contrôle vidéo, doublant les performances au prix d'un écran couvert de "neige" jusqu'au retour en mode **SLOW**.

La réduction drastique du nombre de composants passait également par l'utilisation d'un circuit intégré spécialisé, l'ULA (Uncommitted Logic Array). Conçu spécifiquement pour le ZX81, ce composant remplaçait à lui seul dix-huit circuits TTL du ZX80 d'origine, contribuant significativement à la baisse des coûts.

L'apparence singulière de la machine venait du travail du designer industriel Rick Dickinson, qui lui valut même un Design Council award. Le boîtier noir était surmonté d'un clavier à membrane révolutionnaire pour l'époque, mais peu pratique à l'usage. Les touches plates et sensibles à la pression rendaient la frappe difficile, si bien que de nombreux utilisateurs optaient rapidement pour des claviers de remplacement proposés par des fabricants tiers.

L'affichage du ZX81 se limitait au noir et blanc, avec une résolution de 24 lignes de 32 caractères sur téléviseur. L'utilisation astucieuse de caractères semi-graphiques permettait néanmoins d'atteindre une résolution effective de 64×48 pixels. Les programmeurs les plus doués parvenaient même, en assembleur, à créer des jeux en 256×192 pixels, exploitant le fait que le Z80A gérait directement la sortie vidéo.

La programmation se faisait en Sinclair BASIC, un langage simplifié dont les instructions étaient imprimées directement sur les touches du clavier. Cette approche pédagogique, combinée à un manuel d'une qualité exceptionnelle, permettait d'apprendre les bases de la programmation de façon très accessible. Le BASIC offrait même la possibilité de programmer indirectement en langage machine via les commandes **PEEK** et **POKE**.

Malgré ses limitations évidentes - pas de sortie son, BASIC incomplet, faible résolution, absence de couleur - le ZX81 connut un succès phénoménal. Surnommé "l'Initiateur", il permit à de nombreux futurs informaticiens de faire leurs premiers pas dans le domaine à moindre frais et sans grand risque. Sa démocratisation de l'informatique domestique marqua le point où l'informatique en Grande-Bretagne devint une activité pour le grand public plutôt que pour les seuls professionnels et passionnés d'électronique.

L'écosystème autour du ZX81 était particulièrement riche. De nombreux périphériques étaient disponibles : extension de mémoire de 16 ko, imprimante thermique compacte, et même des modules apportant la couleur ou le son. Ces extensions, bien que coûteuses (600 à 800 francs chacune), transformaient radicalement les capacités de la machine. Le module couleur offrait une palette de seize couleurs, tandis que l'extension sonore proposait trois voies audio avec diverses possibilités de synthèse.

Le marché du logiciel, bien que limité par les contraintes techniques, proposait néanmoins des titres intéressants. Des simulateurs de vol aux adaptations de **Space Invaders**, en passant par des jeux originaux comme **Cobalt Simulator** ou **Mazzog**, l'offre se développait principalement à travers des magazines spécialisés comme **Hebdogiciel** et des conventions d'utilisateurs. La sauvegarde se faisait sur cassettes audio, une solution économique mais peu fiable.

Outre-Atlantique, le ZX81 fut commercialisé sous le nom de **Timex Sinclair 1000**, avec une différence notable : 2 ko de mémoire vive au lieu d'1 ko. Cette version américaine contribua à l'expansion internationale du concept d'ordinateur domestique abordable.

L'héritage du ZX81 dépasse largement ses modestes performances techniques. Il créa une communauté d'enthousiastes, dont certains fondèrent par la suite des entreprises développant logiciels et matériels. Beaucoup de ces pionniers jouèrent des rôles importants dans l'industrie informatique britannique naissante. Le succès commercial de la machine fit de Sinclair Research l'un des principaux constructeurs informatiques britanniques et valut à son fondateur, Clive Sinclair, une fortune considérable et un titre de chevalier.

Le ZX81 fut finalement remplacé par le ZX Spectrum en 1982, qui apportait la couleur et un clavier à touches mobiles, puis par le Sinclair QL, plus perfectionné mais moins populaire. La production s'arrêta en 1984, mais l'impact culturel de cette petite machine noire perdure. Elle demeure le symbole d'une époque où l'informatique basculait de l'univers professionnel vers le foyer familial, ouvrant la voie à la révolution numérique que nous connaissons aujourd'hui.

Quelques lignes de code : 

10 FAST
20 CLS
30 LET A=0
40 FOR Y=0 TO 21
50 LET X=10+INT 9SIN (A+Y/3)
60 PRINT AT Y,X;""
70 NEXT Y
80 LET A=A+.3
90 IF A>6.28 THEN LET A=0
100 GOTO 20

Calcul d'une Sinuzoide : 

20 CLS (éffacement de l'écran)
30 LET A=0 (Variable A = 0)
40 FOR Y=0 TO 21 (Boucle la variable Y ira de 0 à 21 par incrément de 1)
50 LET X=8+INT 7SIN (A+Y/3) (La variable X = 8 + valeur entiere de 7*SIN(A+Y/3) 
60 PRINT AT Y,X;"" (On affiche un caractère Ligne Y, colone X)
70 NEXT Y (Boucle sur la variable Y jusqu'a 21)
80 LET A=A+.3 ( la variable A est incrémenté de 3)
90 IF A>6.28 THEN LET A=0 (Si A vaut plus de 6.28 alors A sera égal à 0)
100 GOTO 20 (Le programme repart en ligne 20 pour recommencer).



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